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À Léo Ferré

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poem, acoustic, singer-songwriter, French popular song, folk, blues

April 16, 2024 at 9:30 PM

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Léo, si la Grande Faucheuse a pris ton corps, Au grand désespoir de Madame Poésie, Sache une chose : tu survis dans nos décors. Qui pourrait t’oublier, si ce n’est l’Amnésie ?! Comment pourrais-je oublier ce super passeur, Qui mit joliment la poésie en musique ?! Des poètes tu fus le brillant défenseur. Grâce à toi, Léo, nul besoin d'analgésique. Selon toi, poésie et chanson vont de pair. Tu célébrais Baudelaire, Rimbaud, Verlaine… En prenant soin de ne point commettre d'impair. Tes prouesses nous tiendront toujours en haleine. Léo, tu fus cet interprète magistral… Qui se révélait tantôt sensible et tragique, Tantôt légèrement loufoque et théâtral ; Tantôt calme et tendre, tantôt vif et caustique. Ta verve subversive frappa moult esprits. La satire, le sarcasme, c'était ton style. Ton verbe mordant reste parfois incompris, Ce qui provoque alors une réponse hostile. Léo, les convenances te faisaient brailler. Amoureux des mots, qu'ils soient hautement techniques Ou populaires, tu t'en servais pour railler Les bienséances qui te semblaient tyranniques. Anarchiste, et ce, jusqu'au bout de tes cheveux, Tu saisis résolument ta plume piquante Pour vitupérer ton temps, puis clamer tes vœux. Ta devise « Ni Dieu ni maître » est fort marquante. D'aucuns te voient comme un merveilleux précurseur Du rap et du slam ; comme un grand visionnaire De Mai soixante-huit ; comme un beau bâtisseur… Léo, tu symbolises l'Extraordinaire. Avec le temps, ton caillou s'était dépeuplé. Pourtant, de longs cheveux gris faisaient résistance De part et d'autre de ton crâne dépilé. Ta chevelure reflétait ta militance.

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